Traduction : Fêter le Haïk, et Débattre une Icône Algérienne

La défilé sur le chemin au centre-ville en haïk et 'ajjar. (Une photo numérique que j'ai pris ; les photos Rolleicord viendront.)
La traduction française de mon dernier post, "Celebrating the Haik, and Debating an Algerian Icon":

Hier j'ai eu la chance d'être parmi une petite armée de photographes officiels pour un événement culturel unique ici à Alger : la deuxième fête annuelle du haïk, la tenue traditionnelle des femmes algériennes qui aujourd'hui ne paraît que rarement dans les rues de la capitale.

Des participantes de l’adolescence jusqu’au troisième âge—celles qui se souviennent de l’ère quand le haïk était quasi-universel à Alger—se sont enveloppé de voiles blancs brochés ainsi que de ‘ajjar, triangle de dentelle qui cache en partie le visage. (Cet ensemble est spécifique à l’Algérie et est particulièrement emblématique de la capitale et de sa célèbre casbah.)

Il y a quelques semaines, lors de la visite de ma sœur, j’ai rencontré plusieurs photographes talentueux qui exposaient au musée d'art moderne d'Alger. Ce sont eux qui m'ont invité à les accompagner hier pour photographier l'ouverture : une scène de 12 femmes en haïk qui recréaient "La Cène" de Da Vinci dans la cour de l’Ecole des Beaux-Arts.
A midi, des dizaines de femmes en haïk sont sorties dans la rue Didouche Mourad—principale artère commerciale d’Alger—où elles ont défilé jusqu’à la place centrale de la ville. Sur le chemin, elles ont attiré beaucoup de regards et surtout des mots d'encouragement de leurs concitoyens, qui semblaient extrêmement ravis de voir un symbole culturel authentique ainsi fêté. Un homme a également accompagné en costume de marin, appelé ici le shanghai, qui est parmi les tenues traditionnelles des hommes Algérois.

En plus d'être une célébration culturelle, cet événement était également une performance artistique, et comme le fait tout bon art, il a provoqué beaucoup de questions. Tout au long de leur balade, les participantes ont entamé des discussions avec des passants dans la foule de midi. D’autres ont posé des questions par les réseaux sociaux, comme par exemple l'intervenant énervé qui se plaignait sur la page Facebook de l’événement que le remake de "La Cène " était une insulte au Christianisme.

Mais la plupart du temps, l'événement semble avoir provoqué de la réflexion et des conversations intergénérationnelles importantes sur cette tradition autrefois omniprésente, les raisons pour son déclin, ce qu'elle représentait à l’époque et ce qu’elle signifie aujourd'hui. Quelques amies parmi les participantes ont raconté des discussions fascinantes qu’elles ont tenu la veille de l’événement avec leurs grands-mères, qui creusaient au fond des placards pour retrouver des haïks et montraient aux jeunes comment les mettre correctement.

Le long de la promenade, plusieurs participantes étaient également plus qu'heureuses d'expliquer la signification du vêtement à un étranger curieux. L’une d’elles a supposé que ces derniers temps, le haïk a été largement supplanté par le simple hijab parce que le haïk oblige sa porteuse de tenir le tissu fermé, ne laissant pas plus d'une seule main libre. En réponse, un passant a proposé que l'afflux du hijab était dû au moins autant à l'influence de la révolution iranienne il y a 35 ans. Quelles que soient les réponses, celles-ci semblent être des questions importantes sur leur patrimoine que les Algériens ont envie d’explorer davantage.

C’était un honneur de prendre part à cet événement, et je remercie les organisatrices, les participantes et les participants pour l'invitation et l'accueil chaleureux.

Quand je n'étais pas captivé par la discussion, je prenais des photos avec mon Rolleicord. Quatre rouleaux de films attendent maintenant le développement. J'ai hâte de les partager ici dès que possible ! UPDATE : Les photos sont maintenant disponibles : "Rolleicord Photos: Algiers Haïk Festival".
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